Paris 3. Quartier Temple
Il s’agit de trois assiettes plates en céramique blanche avec des motifs de lierre peints à la main. Une tige de lierre avec trois feuilles et quelques grains rouges est dessinée sur le côté de l’assiette. Une feuille esseulée est située de l’autre côté, et fait face à cette tige. Le fond est blanc crème, brillant. Au toucher c’est froid et lisse.
Ces assiettes sont petites, elles sont à peine plus grandes que ma main dépliée. Ce sont peut-être des assiettes à dessert. Pour moi ce sont des assiettes à fromage.
Je les utilise très peu, car je n’en ai plus que trois, dont une légèrement fêlée et piquée.
Ce sont des assiettes que j’ai récupérées chez mon grand-père, suite à son décès dans les années 1980. Je me souviens que nous mangions dans ces assiettes quand nous allions lui rendre visite. Il y en avait des creuses, des plates et ces assiettes à dessert (ou à fromage).
Maurice, mon grand-père paternel, était alors à la retraite dans un petit village triste de la Marne. Auparavant il était épicier avec sa femme à Bicêtre, au sud de Paris.
Ma mère se souvient de lui en blouse bleue, toujours un crayon à la main. Il allait faire les livraisons pendant que sa femme tenait la boutique.
J’ai grandi à Paris, et quand j’étais enfant, il y avait encore des épiciers en blouse bleue avec un crayon derrière l’oreille qui vendaient de tout. On leur passait notre liste de commissions qu’ils préparaient. Cela me faisait un peu peur. Ensuite il y a eu des petits commerçants de quartier comme Félix Potin, où nous faisions nos courses, en nous servant nous-mêmes.
Je parle très peu de mon grand-père, je l’ai peu connu, et c’est en cherchant un objet « à raconter » que ces souvenirs me sont revenus, et que j’en ai parlé autour de moi.